Tout commença par un « honk »
Détournée et utilisée ici par des militant·es contre le Brexit, cette oie n’est autre que la protagoniste du jeu indépendant australien « Untitled Goose Game ».
Interpellée par les différentes pancartes sur lesquelles cette oie est représentée comme opposée au premier ministre britannique et à sa politique, un questionnement a émergé :
Comment-est ce qu’un personnage de jeu vidéo devient un symbole de lutte ?
C’est ce parallèle entre culture web et militantisme de rue qui a enfoncé la porte d’entrée me permettant de produire le premier épisode de « Consciences Sociales ».
Dire « tout commença par un « honk » », c’est avant tout dire que ce qui peut nous sembler le plus anecdotique des personnages, ici une oie, peut en réalité être porteur de sens. Si l’analyse du contenu des pancartes fait régulièrement partie intégrante des études portant sur les mobilisations sociales [1], et n’est donc pas nouvelle, l’analyse de l’évolution de ce contenu, ainsi que la porosité des frontières entre en et hors ligne restent quant à elles à questionner.
Rendez-vous dans « Consciences Sociales », Épisode 1.
[1] Elles sont analysées comme faisant partie du répertoire d’action des personnes mobilisées, et sont en ce sens un élément parmi d’autres dans le tout du mouvement social. On retrouve ainsi, de manière régulière, des exemples de pancartes utilisées dans les travaux des sciences sociales, rajoutant un élément à l’analyse comme cela peut être le cas dans le travail de Marie-Laure Pouchadon concernant les mobilisations de chômeurs et chômeuses : « Certains militants défilent en déclinant leur CV sur une pancarte, tel ce chômeur qui écrit : « Jojo, 36 piges, dont 4 au chômage, Rmiste. » ». M-L Pouchadon, « Dynamiques et répertoire d’action des mobilisations de chômeur en France », dans Les mobilisations sociales à l’heure du précariat, 2011, p177.